Partager :
comité d’agrément, France Initiative, croissance, reprise, transmission d’entreprises, plateforme

En France, un créateur d’entreprise sur quatre était salarié avant de se lancer[1]. Démissionner pour créer son entreprise, coup de tête ou décision mûrement réfléchie ? Nous, on penche plutôt pour la deuxième option : prendre le temps de construire un projet qui vous corresponde, assurer ses arrières côté finances et rencontrer les bons alliés nous semble essentiel pour réussir son envol.
Tentés par l’option « démission » ? Alors, suivez nos cinq conseils pour amorcer ce grand changement.

 

1. Se donner du temps pour préparer son projet

Créer une entreprise, ça demande du temps de préparation : définir son projet d’entreprise, le construire, s’assurer qu’il tient la route et aussi qu’il vous convienne vraiment.

Mais comment dégager du temps quand on est salarié, pris dans le rythme intense entre vie professionnelle, familiale et personnelle ?

  • Le temps partiel: si la configuration de votre emploi actuel le permet, vous pouvez demander à votre employeur un contrat à temps partiel. Attention, votre salaire sera forcément diminué.
  • Le congé pour création d’entreprise: ce congé d’un an, renouvelable une fois, vous permet de vous consacrer à votre projet, tout en étant garanti de retrouver votre emploi à la fin du congé si vous changez d’avis. 
    Vous devez pour cela avoir deux ans d’ancienneté dans l’entreprise. Les motifs de refus par l’employeur sont très encadrés. Plus d’infos

 

2. Se lancer pour une bonne raison

Quitter un CDI, c’est renoncer à certains avantages : congés payés, droit au chômage, couverture maladie… Sans compter le salaire, qui sera forcément impacté, surtout si vous quittez un emploi de cadre. Vous l’avez compris, devenir riche n’est pas un bon motif pour se lancer dans la création d’entreprise.

"Ceci dit, même si un entrepreneur voit ses revenus diminuer au démarrage, il réalise en fait un investissement sur le long terme. L’achat d’un fonds de commerce ou d’un local, par exemple, vont faire partie du patrimoine et pourront être revalorisés et revendus par la suite", explique Sébastien Le Ret, responsable de projet à Initiative Doubs Territoire de Belfort.

La première chose que l’on gagne, quand on créé son entreprise, c’est une forme de liberté : la liberté de décider, de construire son propre chemin, de s’ouvrir à des perspectives d’évolution. Donner du sens à son travail, être en phase avec ses valeurs, relever un challenge, explorer de nouvelles compétences peuvent être d’autres sources de motivation. Alors, si tout cela vous parle, banco !

 

3. Parlons argent : comment vivre après la démission ? 

Quitter son travail, c’est ne plus toucher un salaire régulier. Retrouver un niveau équivalent de rémunération peut prendre quelques mois ou années, le temps de stabiliser l’activité de votre entreprise.  Quand on démissionne, on n’a pas droit au chômage… Vraiment ? Dans le cas où vous démissionnez pour créer votre entreprise, vous pouvez percevoir les allocations chômage ou aides au retour à l’emploi (ARE). Sous certaines conditions seulement : au moment de la démission, il faut avoir travaillé les cinq dernières années de manière continue, c’est-à-dire sans avoir eu de pause entre deux emplois, et être en CDI.

Si c’est votre cas, voici le parcours à suivre avant de démissionner :

  • Rencontrer un Conseiller en Evolution Professionnelle auprès d’un organisme agréé (APEC, Cap emploi, Mission locale…) pour lui présenter votre projet d’entreprise. Il évaluera la solidité du projet, si vous vous êtes suffisamment renseigné (par exemple auprès de réseaux associatifs tels qu’Initiative France), si vous avez une vision réaliste de la vie d’un entrepreneur…
    Et, pour finir, le conseiller va vous préparer pour l’étape suivante… 
  • Faire valider votre projet devant la Commission Paritaire Interprofessionnelle Régionale ou CPIR, ce qui vous donnera droit aux allocations chômage !
  • Démissionner en suivant la procédure habituelle : lettre à son employeur, respect du préavis
  • Dans les six mois suivant la validation par la CPIR : s’inscrire à Pôle Emploi et demander les allocations chômage

Plus d’infos sur demission-reconversion.gouv.fr  

 

Si vous ne remplissez pas les conditions, une autre option existe : la rupture conventionnelle avec votre employeur, qui vous ouvre les droits au chômage.

 

4. Ne pas concurrencer son employeur 

Si vous créez une entreprise dans le même secteur que votre employeur actuel, attention à ne pas lui causer préjudice. D’abord, relisez votre contrat de travail : y a-t-il une clause de non-concurrence ? Quels sont vos engagements envers votre employeur ?

Même sans clause de non-concurrence – rien ne vous interdit de créer une entreprise similaire -, il y a un principe de loyauté et d’éthique lié à votre contrat de travail : vous ne pouvez pas démarcher les mêmes clients ou utiliser des documents internes. Sans compter que la réputation de votre entreprise, à peine lancée, serait rapidement entachée.

Faites également attention à la durée du préavis lorsque vous démissionnez : attendez bien la fin du préavis et donc du contrat de travail avant de créer officiellement votre entreprise. 

Si vous gardez des bonnes relations avec votre ancienne entreprise, il peut même y avoir une opportunité business pour vous : le dirigeant connaît vos compétences, vous fait confiance, et peut devenir votre premier client.

 

5. Demander conseil à des experts 

On ne le dira jamais assez : se faire accompagner, c’est la clé de la réussite pour votre entreprise, surtout si c’est votre première expérience. Les acteurs locaux, comme les Chambres de Commerce et d’Industrie et les Chambre des métiers, et les réseaux associatifs comme Initiative France peuvent tout à fait accompagner des salariés encore sous contrat de travail.

Notre rôle : vous aider à structurer votre projet, vous orienter dans le parcours d’entrepreneur, vous informer sur les aides et dispositifs existants… L’accompagnement par une association Initiative est entièrement gratuit et vous donnera accès, au moment voulu, à un financement de votre projet d’entreprise par le prêt d’honneur à taux zéro

Se rapprocher de ces acteurs vous donnera de la crédibilité vis-à-vis de vos interlocuteurs : le Conseiller en Evaluation Professionnelle, votre employeur, Pôle Emploi, les banques…

 

Je contacte une association Initiative

 

[1] Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6529184