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plateforme, création d’emplois, développement des entreprises, Louis Schweitzer

L’énergie de la jeunesse alliée à des convictions écologiques affirmées : c’est la recette de Lemon Tri, et le début d’une success story de deux amis depuis la maternelle. À 23 ans, Augustin Jaclin et Emmanuel Bardin créent une entreprise qui leur ressemble et porte leurs valeurs. Le manque de fonds propres ne leur a pas fait peur : ils ont su convaincre et s’entourer, notamment par Initiative Grand Est-Seine-Saint-Denis, et faire de Lemon Tri une vedette du recyclage en France. Retour sur une aventure vitaminée avec Augustin :

 

Vous avez créé Lemon Tri très jeunes, à seulement 23 ans. D'où vous venait ce désir d'entreprendre ? 

Avec Emmanuel, mon associé et ami d’enfance, on a très vite su que l’on voulait créer notre entreprise. Moi, je viens d’une famille d’entrepreneurs : j’ai baigné dans cet univers, j’ai vu comment ça se passait. Les barrières psychologiques, les peurs face à l’entrepreneuriat s’effacent d’elles-mêmes. Même si, contrairement à moi, Emmanuel n’avait pas cet environnement facilitateur, on avait, tous les deux, envie de démarrer notre activité professionnelle comme entrepreneurs, dès la fin de nos études. C’est comme ça qu’à 23 ans, sans un sous en poche, on s’est lancés !

 

Start-up de gestion et de recyclage des déchets, Lemon Tri s’inscrit dans une démarche environnementale : faire du bien à la planète, c’était fondamental ?  

Le cœur de notre démarche, c’était de créer une entreprise qui soit cohérente avec nos valeurs : l’environnement était en haut de notre liste. En 2011, c’était déjà un secteur porteur, créateur d’emploi, amené à se développer.

On s’est intéressés au tri des déchets : chez soi, on est équipés avec différentes poubelles, mais dans le « hors foyer » (gares, centres commerciaux, écoles, entreprises, stades…) il n’y a rien. En s’inspirant de la gestion des déchets dans d’autres pays comme l’Allemagne ou les pays nordiques, on a imaginé des automates de collecte de déchets, installés dans l’espace public, avec un système incitatif : en échange de notre canette en aluminium, barquette en carton ou bouteille plastique, on peut avoir un bon cadeau, un jeton de loterie, ou faire un micro-don à une association. Tous les déchets que l’on récupère sont ensuite recyclés. Avec cette approche pédagogique, on sensibilise les citoyens au tri et on les aide à apprendre les bons gestes ; l’idée, c’est d’encourager à notre échelle des comportements positifs pour l’environnement.  

 

Machine Consigne Lemon Tri

 Un automate de collectes de bouteilles en verre et plastique, dans un supermarché Monoprix. 

Par la suite, en 2016, votre engagement est aussi devenu social…

Le fil conducteur de notre action, c’est l’impact. Avec le recyclage des déchets, on avait un impact positif sur l’environnement, mais on s’est demandé comment aller plus loin, comment avoir des bénéfices supplémentaires… – et je ne parle pas d’euros ! On a donc créé Lemon Aide, une entreprise d’insertion professionnelle qui forme des personnes éloignées de l’emploi aux métiers de l’économie circulaire.

Chaque année, pendant 8 mois, on accueille et on forme une vingtaine de personnes : ce sont eux qui se chargent de la partie logistique de Lemon Tri (collecte, tri, conditionnement des déchets). Les résultats sont positifs : il y a 70% de sortie dynamique, c’est-à-dire de personnes qui ont un emploi à la fin de la formation.

 

Vous avez été financés par Initiative Grand Est Seine-Saint-Denis en 2015, et obtenu un prêt Initiative Remarquable la même année. C’est important d’intégrer des réseaux d’accompagnement aux entrepreneurs ?

C’est même essentiel ! Quand on veut créer une entreprise, on a tendance à se renfermer, à vouloir garder son idée pour soi. Au contraire, il faut partager et bien s’entourer. Avec Lemon Tri, on a toujours voulu se rapprocher de réseaux comme le vôtre, qui nous a aidé en 2015 avec un prêt d’honneur ainsi qu’un prêt Initiative Remarquable de 25 000€ chaque. Ces pratiques de coopération, d’échange, c’est cohérent avec notre démarche ESS (Economie sociale et solidaire). A Pantin, par exemple, on s’est installés avec une entreprise de recyclage et une association de réemploi pour les personnes dans le besoin : l’idée, c’est de s’entourer d’entreprises qui partagent un engagement social ou environnemental, de travailler ensemble et de créer des synergies.