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Entrepreneur des quartiers #2. Comment rebondir à 45 ans après une perte d’emploi ? Mourad Amara ne se laisse pas abattre et, tirant profit de son expérience professionnelle, décide alors de se lancer dans le monde inconnu de l’entrepreneuriat, en imaginant une housse de protection pour les compteurs d’eau. Il ne sait pas alors que cette idée toute simple deviendra l’opportunité d’une vie… Du quartier prioritaire de Griffeuille à Arles au salon CES de Las Vegas, Mourad nous raconte l’histoire d’un succès fulgurant.

Rebondir après une perte d’emploi

Travaillant pendant 7 ans comme technicien du service des eaux à Arles, Mourad Amara se retrouve soudainement au chômage en 2017 lorsque sa société perd le marché des eaux de la ville. « Après autant d’années de travail et de compétences gagnées, c’était un arrêt brutal. Comme je ne voulais pas quitter ma ville et m’éloigner de ma famille, je n’avais pas de perspective d’emploi. En me rappelant d’un hiver très froid où plus de 3 000 compteurs d’eau avaient gelé, on a eu l’idée, avec mon épouse, de créer une housse de protection contre le froid. Le premier prototype, on l’a fabriqué dans une combinaison de ski. »

Mourad fait alors le tour des organismes pour avoir des conseils, parler de son projet. Il est accueilli par la CCI, qui lui conseille de déposer un brevet pour sa housse de protection des compteurs d’eau dont aucun équivalent n’existe sur le marché.

Une aide déterminante d’Initiative Pays d’Arles

À 45 ans, cet arlésien ne connaissait rien en entrepreneuriat : il s’est rapproché d’Initiative Pays d’Arles qui l’a accompagné tout au long de la création de son entreprise Protecto.

« Quand j’ai démarré, je n’avais aucune compétence en tant qu’entrepreneur. L’aide d’Initiative Pays d’Arles a été fondamentale pour le développement de Protecto : j’ai bénéficié de conseils en investissement, finance, juridique, management… Sans cet accompagnement et sans le prêt d’honneur, je n’y serai pas arrivé.»

La même année, en mai 2017, l’association propose à Mourad Amara de présenter un dossier au concours Lépine : au chômage encore quatre mois auparavant, il se retrouve à Paris à présenter son produit à un concours de renommée internationale, où il remporte un premier prix et se fait interviewer sur des plateaux média. Un succès aussi fulgurant qu’inattendu ! 

housse protectoLe premier modèle de la housse Protecto protège les compteurs d'eau contre le froid et le gel. 

Protecto, la housse connectée et éco-responsable  

Début 2018, Protecto prend une nouvelle ampleur : Mourad Amara rejoint la pépinière Cleantech à Aix-en-Provence, qui rassemble les meilleures start-ups spécialisées en haute technologie et développement durable. Mourad veut alors faire de Protecto une housse connectée, qui détecte et alerte en temps réel des fuites d’eau. Une révolution, notamment pour les collectivités territoriales, où en moyenne 35% de la facture d’eau de la ville est due à des fuites d’eau non détectées ! Protecto permet à la fois de faire des économies financières et de réduire le gaspillage d’eau, et ainsi l’impact environnemental. L’entrepreneur bénéficie alors d’un nouveau prêt d’honneur pour financer sa croissance, par Initiative Pays d’Aix, et reçoit le label ainsi qu’un prêt Initiative Remarquable.

Une reconnaissance internationale

chef d’entreprise, Nacre, micro-crédit, création, prêt d’honneurC’est alors que Protecto prend un tournant international majeur : Mourad est sélectionné pour représenter le savoir-faire régional et national au salon CES à Las Vegas, dédié à l’innovation technologique et électronique pour le grand public. Et la housse connectée remporte un franc succès : Mourad repart avec un Award, une reconnaissance et une médiatisation internationales. Succès qu’il réitère en 2019, en présentant une nouvelle innovation : une housse connectée qui permet de connaître sa consommation réelle d’eau, en direct, via une application. Aujourd’hui, Protecto signe ses premiers contrats avec des collectivités territoriales, et a diversifié son activité en 2020, produisant et vendant 500 000 masques chirurgicaux aux collectivités comme aux entreprises, afin de répondre à l’absence de masques fabriqués en France.

Sa conclusion ? « Même si on vient d’un quartier prioritaire, qu’on n’a pas fait de grandes études, on peut devenir entrepreneur et réussir. Il y a plein de pépites qui ne demandent qu’à être révélées. La clé, c’est d’être bien accompagnés : tout seul, on laisse tomber. »

 


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