Plus de 9 000 dirigeants d'entreprises ont répondu à l'enquête nationale d'Initiative France menée du 23 avril au 11 mai 2020 sur les conséquences de la crise sanitaire et leurs perspectives pour l'avenir.
Initiative France, premier réseau associatif de financement et d’accompagnement des entrepreneurs, a interrogé 9 042 dirigeants d’entreprises sur les conséquences de la crise sanitaire, leurs besoins et les perspectives pour les mois qui viennent. Les entreprises, généralement petites et dans des secteurs en relation avec le public, ont été durement touchées par la crise. Si l’optimisme et l’envie de réussir la reprise sont clairement exprimés par les entrepreneurs, ils ont un besoin de ressources financières et d’un appui commercial pour relancer leur activité.
Une période très difficile pour les TPE et leurs dirigeants, partout en France
Les entreprises soutenues par Initiative France ont subi une crise violente et soudaine :
- 57 % des entreprises ont suspendu leur activité lors du confinement.
- Les entreprises qui ont maintenu une activité ont souvent rencontré des difficultés d’approvisionnement, des annulations de commandes et l’absence de collaborateurs. Seules 4 % des entreprises ont vu leur activité augmenter.
Les fermetures sont moins fréquentes dans les zones rurales (48 %), où des activités très représentées comme les commerces alimentaires ou l’agriculture ont pu se maintenir pendant la crise.
Logiquement, les chiffres d’affaires connaissent une chute en mars et avril. 83 % des entreprises enregistrent une baisse importante de leur chiffre d’affaires. Pour 55 % d’entre elles, le chiffre d’affaires est nul en avril.
La crise a un impact direct sur la situation individuelle des entrepreneurs : 59 % d’entre eux ne sont plus en capacité de se verser un salaire début mai.
- C’est notamment le cas des femmes, plus représentées dans des secteurs très impactés par la crise : deux-tiers d’entre elles ne peuvent plus se rémunérer.
- L’absence de rémunération met en grande difficulté certains dirigeants car elle est constitue la seule et unique source de revenus pour 32 % d’entre eux.
Un état d’esprit optimiste et volontaire
Les entrepreneurs ont très largement eu connaissance (96 %) et fait appel aux mesures de soutien mises en place par l’Etat et les collectivités.
Les répondants expriment un sentiment d’isolement limité. 71 % ont bénéficié de conseils pendant la période, principalement de leur expert-comptable (85 %), des réseaux de chefs d’entreprises et d’accompagnement (72 %) et des banques (37 %).
Cet accompagnement peut expliquer l’état d’esprit des entrepreneurs au sortir de la période de confinement : 60 % se disent optimistes. Un état d’esprit confirmé par des réponses encourageantes aux questions sur les enjeux et perspectives pour la reprise.
- Pour la majorité des répondants, la reprise est placée sous le signe de la motivation et de l’envie de rebondir et de renouer avec la croissance. 42 % souhaitent « développer leur entreprise » dans l’année à venir. 33 % veulent repositionner leur activité. Seuls 3 % des entrepreneurs envisagent une fermeture.
- La suppression d’emplois semble être une ligne rouge que peu d’entrepreneurs envisagent de franchir. 51 % indiquent vouloir maintenir les emplois dans les mois qui viennent. 14 % envisagent même des recrutements. Les dirigeants d’hôtels-cafés-restaurants sont plus pessimistes : 16 % d’entre eux envisagent des réductions d’effectifs. Une décision liée à la durée exceptionnelle de l’arrêt d’activité pour nombre d’entre eux.
Renforcement des fonds propres et appui commercial : les conditions de réussite de la reprise
Si les entrepreneurs sont majoritairement dans un état d’esprit positif, ils sont pragmatiques sur leurs besoins pour pouvoir surmonter les difficultés.
La trésorerie des entreprises est fortement détériorée. Seuls 1/3 des entrepreneurs interrogés disposent d’une trésorerie suffisante pour maintenir leur activité encore trois mois. A l’inverse, 21 % sont « déjà dans le rouge », 16 % ont une trésorerie qui leur permet de tenir un mois, et 29 % deux mois. Là encore, les cafés-hôtels-restaurants sont particulièrement inquiets : seul un quart de ces entreprises dispose d’une trésorerie suffisante qui lui permettra de se maintenir pendant plus de trois mois.
Pour sortir de la crise, les entrepreneurs ont besoin de soutien :
- Renflouer la trésorerie et renforcer les fonds propres constitue l’enjeu majeur des prochains mois pour assurer la pérennité des entreprises. Plus d’un entrepreneur sur deux estime ce besoin à un montant inférieur à 50k€, et 25 % à moins de 25k€.
- L’appui commercial est un autre besoin majeur, cité par un quart des répondants, ainsi que l'appui à la transformation et la diversification (10%)
« La crise sanitaire n’a pas détruit l’économie, elle l’a placée en suspension. Il faut aider les entreprises pour sauver des emplois et pour éviter que l’outil ne se détruise. Au coeur de cette crise, les entrepreneurs que nous soutenons ont été très nombreux à solliciter de l’aide et des conseils. C’est un vrai plus, qui permet à beaucoup d’envisager l’avenir avec optimisme. Dans le même temps, les dirigeants d’entreprises nous lancent un appel : ils ne réussiront la reprise que s’ils peuvent compter sur un soutien financier et un appui pour la relance. Le besoin en fonds propres est vital à court terme pour tous. La demande d’accompagnement, qu’elle concerne l’évolution de leur modèle, le repositionnement de leur offre ou la stratégie commerciale, est également forte. Plus que jamais, le financement couplé à l’accompagnement est le meilleur allié des entrepreneurs. Ils peuvent compter sur Initiative France et la force de son réseau de bénévoles et de partenaires sur tous les territoires pour relayer leur message et être à leurs côtés aux étapes clés de la reprise ». Louis Schweitzer, président d’Initiative France
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