Interrogés sur l’année 2024 et leurs projets pour 2025, les entrepreneurs soutenus par le réseau expriment leur détermination dans un contexte troublé par l’inflation, et des craintes nouvelles. Leur moral reste bon et l'entrepreneuriat s'avère plus que jamais un puissant levier d'épanouissement professionnel !
Quand la macro-économie complique la donne
Comme en 2024, l’augmentation des prix a un impact sur une grande majorité des entrepreneurs, qu’il s’agisse de la baisse du pouvoir des achats des consommateurs (49% sont impactés), de la hausse du coût de l’énergie (34 %) ou de la hausse du coût de l’énergie (29 %). Certains signaux montrent toutefois une amélioration sensible de la situation sur un an, puisque ces indicateurs sont en baisse.
Les entrepreneurs sont diversement affectés par l’inflation : les gérants d’hôtels-cafés-restaurant sont particulièrement touchés par la baisse du pouvoir d’achat (63 %) et la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, de même que les femmes, qui se lancent plus souvent dans des activités très dépendantes du pouvoir d’achat des consommateurs.
Les conséquences de la hausse de la dette publique vont-elles venir s’ajouter aux effets de l’inflation ? C’est en tous cas une crainte partagée par 86 % des entrepreneurs qui se disent « inquiets » par les conséquences économiques et réglementaires de la hausse de la dette publique.
La passion d’entreprendre intacte
Face à ces défis, les entrepreneurs affirment massivement leur combattivité : 9 entrepreneurs sur 10 se disent dans un état d’esprit globalement positif, un chiffre stable au fil des années. La même proportion affirme être « heureux » dans sa vie professionnelle. Deux sur trois sont satisfaits de leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
L’entrepreneuriat reste donc un puissant moteur d’épanouissement professionnel, 60 % des répondants se lançant avant tout par envie d’indépendance.
La faible rémunération ne semble pas entamer le moral des entrepreneurs. Seuls 41 % des répondants se considèrent bien rémunérés, un chiffre en hausse de deux points sur un an et de quatre points sur deux ans.
L’engagement environnemental, social et sociétal résiste
Le sens des responsabilités des entrepreneurs soutenus par Initiative France est toujours plus forte : 75 % ont considéré l’impact de leur entreprise au moment de structurer leur projet, un chiffre en hausse de 6 points sur un an. Initiative France a engagé une démarche de sensibilisation systématique des entrepreneurs aux enjeux de la transition écologique et sociétale, avec une grille d’évaluation des projets non contraignante mais qui constitue une base d’échange avec les conseillers.
Ce sens des responsabilités semble se traduire en actes : 70 % disent avoir déjà fait des choix peu rentables pour leur entreprise mais qu’ils estimaient plus conformes à leurs convictions environnementales et sociales. C’est particulièrement le cas des gérants d’hôtels-cafés-restaurants (79 %), des entrepreneurs en quartiers prioritaires (73 %) et des commerçants (72 %).
L’intention de mettre en place une mesure des impacts (impact score ou autre) concerne 38 % des entrepreneurs, en recul sur un an (- 9 points).
Prudence : le mot d’ordre pour 2025
Après plusieurs années d’instabilité, les entrepreneurs se montrent prudents dans leurs projets pour 2025. Ils redoutent en particulier une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs (56 %), une hausse des impôts (36 %) et un ralentissement de la croissance économique (36 %). Dans ce contexte, ils font preuve d’un optimisme mesuré : 33 % pensent que la situation économique de leur entreprise sera meilleure en 2025, 43 % stable et 24 % dégradée.
La priorité est donc au maintien de la stabilité : 74 % veulent assurer la croissance de leur entreprise et 30 % ont l’intention de créer des emplois. Ceux qui envisagent de créer de nouveaux emplois ont le même profil que ceux qui en ont créé en 2024 : l’hôtellerie-restauration (44 %), qui connaît un fort turnover (44 %), l’industrie (37 %) et les acteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (33 %).
Les entrepreneurs comptent sur le soutien des pouvoirs publics et des structures d’accompagnement
Alors qu’une réforme des indemnités chômage avait été envisagée en 2024, les entrepreneurs confirment le rôle essentiel des aides de l’Etat pour créer ou reprendre une entreprise : 56 % ont bénéficié de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) et 15 % de l’aide à la reprise et création d’entreprise (ARCE). Les trois quarts des bénéficiaires de l’ARE affirment que cette aide a été déterminante pour lancer leur projet.
Si la fiscalité ne compte pas aujourd’hui parmi les difficultés mises en avant par les entrepreneurs, la perspective d’une évolution vers plus d’impôts inquiète 36 % des entrepreneurs. Les répondants expriment encore une forte attente sur le volet de la simplification administratives : le règlement des formalités administratives est en tête de leurs difficultés quotidiennes (33 %).
Vis-à-vis des structures d’accompagnement, les attentes sont fortes : 41% auraient eu besoin de plus d’accompagnement pour développer leur entreprise, et 32 % d’un appui sur la communication.
Renforcer l’accompagnement : une priorité pour Initiative France en 2025
En 2025, Initiative France va amplifier l’accompagnement des entrepreneurs qu’elle soutient, par le lancement de modules de formation en ligne sur la transition écologique et sociétale ou la communication, des besoins fortement exprimés par les répondants à l’enquête. Cet accompagnement à distance viendra compléter celui des associations locales qui peut prendre plusieurs formes : un suivi individualisé, un parrainage par des chefs d’entreprise expérimentés ou des clubs d’entrepreneurs.
Engagé dans le collectif Cap Créa, qui réunit les 26 réseaux de soutien à l’entrepreneuriat, Initiative France va travailler à la simplification des parcours pour les entrepreneurs.
En 2025, le réseau s’engage dans le plan Entrepreneuriat Quartiers 2030 de l’Etat, aussi bien en termes de financement que d’accompagnement :
- 3200 entrepreneuses et entrepreneurs des quartiers vont bénéficier d’un accompagnement renforcé des associations locales d’Initiative France et des antennes de 60 000 Rebonds d’ici fin 2026.
- Les associations vont octroyer des prêts d’honneur Quartiers, en complément des prêts d’honneur traditionnels. Une enveloppe de 150 millions d’euros est mise à disposition des réseaux de financement, avec un droit de tirage national, pendant 3 ans.
Le réseau va également intensifier son action auprès de trois publics :
- Les femmes, qui ne représentent toujours qu’un tiers des créateurs d’entreprise en France, avec le développement du programme de mise en réseau Vis ma vie d’entrepreneuse. Initiative France veut aussi féminiser ses instances, qu’il s’agisse des instances élues que des comités d’octroi de prêts d’honneur. Un comité ad hoc sera constitué pour mener ce travail.
- Les jeunes, avec la poursuite du programme In’cube, consistant en un accompagnement renforcé depuis l’idée jusqu’au projet et un prêt d’honneur, complété par une prime de 1000 €.
- Les porteurs de projets en situation de handicap, avec le lancement d’une étude de besoins soutenue par la Fondation Malakoff Humanis, et le développement d’une offre d’accompagnement et de financement adaptée.
Initiative France poursuit son action en faveur des projets innovants. Le réseau sera présent à Vivatech, du 11 au 14 juin 2025.
Pleinement conscient de l’importance de concilier réussite économique et impact social, sociétal et environnemental, Initiative France sensibilisera 100% des entrepreneurs accompagnés à cet enjeu. Le réseau s’appuie, pour cela, sur une grille d’évaluation de la transition écologique et sociétale des projets et proposera dans les semaines qui viennent un module de formation dédié sur son Académie Initiative.