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Louis Schweitzer, amorçage, Initiative France

Une entreprise révolutionnaire, à la croissance fulgurante : Digital4better veut devenir l’ambassadrice du numérique responsable en France. Créée en 2020, accompagnée par Initiative Rennes et labellisée Initiative Remarquable, l’entreprise a grandi rapidement, passant de cinq collaborateurs à une trentaine en à peine un an. Frédérick Marchand, un des 5 co-fondateurs, rêve d’un numérique à impact positif : il a d’ailleurs développé un logiciel, Fruggr, qui mesure l’empreinte écologique et sociale de la présence en ligne d’une entreprise et propose des solutions pour l’améliorer.

3 questions à Frédérick, un entrepreneur déterminé à faire bouger les ondes : 

 

A l’heure où l’on dénonce de plus en plus la pollution numérique, vous proclamez un numérique responsable… Paradoxal, non ?

Le numérique est incontestablement un gros pollueur : il représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Les chiffres sont vertigineux : 8 à 10 milliards de mails sont échangés chaque heure, et une donnée numérique parcourt en moyenne 15 000km.

En créant Digital4better avec mes 4 collaborateurs - Jérôme Lucas, Ronan Robe, Stefan Cosquer et Eric Bustarret - nous avions une ambition : repenser un numérique qui soit plus respectueux des Hommes et de la planète, à la fois responsable et inclusif.

Pour cela, nous avons deux volets d’action : au niveau de l’impact écologique, nous créons des plateformes numériques en B2B avec, en moyenne, une empreinte carbone divisée par 3. Le mot d’ordre, c’est la sobriété numérique : chaque page, chaque fonctionnalité d’un site doit être utile !

Côté responsabilité sociétale, nous voulons proposer des parcours utilisateurs inclusifs, c’est-à-dire accessibles pour les publics qui ont des difficultés avec le numérique, comme les malvoyants, les daltoniens ou les personnes souffrant d’illectronisme. 

 

Une entreprise dans l’ESS et agréée ESUS, ce n’est pas courant !  

C’est bien vrai ! En France, historiquement, ESS rime avec associatif, on considère que ce n’est pas vecteur de croissance et de développement. Nous, on a voulu montrer qu’on pouvait être une entreprise dans l’ESS, à la fois ambitieuse et dynamique, et avec une responsabilité écologique et sociétale. Aujourd’hui, nous ne sommes que deux entreprises ESUS dans le numérique.

En tant qu’entreprise agréée ESUS, on a une gouvernance participative et transparente : chaque salarié participe au comité de direction et à la prise de décision. Nos bénéfices sont reversés à 50% entre les collaborateurs et des associations et causes caritatives : il n’y a pas de dividendes ! Autre contrainte, les salaires sont plafonnés. L’idée, c’est de créer ensemble le cadre de travail idéal, qui convienne à tous.

 

Après seulement un an d’existence, Digital4better a déjà recruté 30 collaborateurs. Quel est votre secret ?

On s’est lancés en pleine crise, en juin 2020, et ça a tout de suite pris ! La crise a été un accélérateur de prise de conscience. On accompagne des grandes entreprises dans leur transition, en leur montrant que la responsabilité environnementale et sociétale, c’est un business résilient et bien plus profitable. On a d’ailleurs lancé Fruggr, un logiciel cloud pour mesurer et améliorer son empreinte numérique. L’idée n’est pas juste de pointer du doigt mais de donner des solutions.

Aujourd’hui, on est plus de 30 collaborateurs dans 3 villes, Rennes, Nantes et Paris, et on prévoit de grandir encore. On aimerait avoir des concurrents sur ce domaine : ça serait le signe que ces pratiques se généralisent !