Si vous vous intéressez à la mode éthique, vous avez peut-être entendu parler de N’go shoes : une petite entreprise nantaise, fondée en 2017 par deux amis, Kévin et Ronan, qui a bien grandi depuis. Elle emploie aujourd’hui 5 personnes et a sorti en 2020 sa première collection de baskets et sac à dos en matières recyclées. Après avoir obtenu un prêt d’honneur d’Initiative Nantes et un prêt Initiative Remarquable en 2017, les jeunes entrepreneurs viennent d’obtenir le label Initiative Remarquable et sont candidats à l’appel à projets Savoir-faire demain. Kévin nous raconte l’histoire de N’go, une basket qui tisse des liens entre la France et le Vietnam.
N’Go, c’est une histoire d’amitié, qui démarre en 2017, entre la France et le Vietnam…
Avec Ronan, on s’est rencontrés au lycée, on est devenus amis. Après avoir chacun vécu à l’étranger, lui au Vietnam et moi au Mexique, on a eu envie de monter notre projet ensemble, qui soit à la fois solidaire et éco-responsable. On s’intéressait à l’artisanat ethnique, que Ronan avait découvert au Vietnam, et on s’est lancé dans la fabrication d’une basket à la fois éthique et écologique.
On avait peu de trésorerie et peu d’expérience : quand on crée une entreprise, il faut pouvoir tout gérer, or la mode ou la communication, ce ne sont pas nos formations. On a beaucoup appris en peu de temps. Pour démarrer, on a fait une campagne de financement participatif, puis lorsque ça a commencé à décoller, on s’est tournés vers notre banque et vers Initiative Nantes pour financer notre deuxième collection.
Fabriquer des baskets au Vietnam de manière éthique, c’est possible ?
Oui ! Le cœur de notre projet avec N’go, c’est de soutenir l’artisanat ethnique. Nous avons rencontré des minorités ethniques, au nord du Vietnam, qui ont conservé un savoir-faire traditionnel de tissage à la main sur des vieux métiers à tisser en bois. Les motifs typiques dessinés nous plaisaient et on a eu l’idée de créer des baskets avec ce style unique. On travaille avec trois coopératives, composées de 44 femmes issues de la minorité des Thaï blancs. Ce sont elles qui connaissent leur travail, maîtrisent la technique et qui fixent leurs prix.
On travaille également avec un atelier d’assemblage et de tannerie dans le sud du Vietnam : on les a rencontrés, on a tissé des liens de confiance, on travaille avec eux en toute transparence. Pendant les premières années de l’entreprise, Ronan était au Vietnam et moi en France : ça nous permettait d’être présents et d’être en contact régulier avec nos ateliers de production.
Comme nous voulions aller plus loin dans notre engagement, on verse aussi 2% de notre chiffre d’affaire à l’ONG Sao Bien qui construit des écoles au Vietnam : depuis 2017, on a participé au financement de 4 écoles et à la scolarisation de 240 élèves.
Quand on porte des baskets N’go, nos pieds sont 100% écolo ?
100%, pas encore ! Fabriquer des chaussures uniquement en matière recyclée, c’est difficile, mais c’est notre objectif de s’en approcher au maximum : aujourd’hui, on atteint jusqu’à 68% de matières recyclées sur nos paires. On utilise notamment des bouteilles en plastique, de la sciure de bois et du liège recyclés. Nos baskets et nos sacs à dos sont aussi vegan. Sans être parfaits, on essaye d’être le plus éco-responsables et éthiques possibles, et de s’améliorer constamment.