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L’année 2020 a été une suite de défis pour les entrepreneurs : fermeture des commerces, baisse de la demande, transformation des comportements de consommation… Mais, animés par une volonté de fer et une envie farouche de s’en sortir, certains entrepreneurs n’ont pas hésité à s’adapter ou se réinventer dans ce contexte bouleversé. Récits de trois parcours d’entrepreneurs qui, chacun à sa  manière, a pris un tournant décisif en 2020.

 Aller vers des nouveaux publics 

Sylvie Jeannin, fondatrice de Syl’Optic, accompagnée par Initiative Doubs Territoire de Belfort

Gérante de la boutique Syl’Optic dans le centre-ville de Besançon depuis 2012, Sylvie Jeannin a l’idée, depuis qu’elle est allée habiter à la campagne en Haute-Saône, d’ouvrir ses services d’opticienne à un public plus rural. Elle lance donc des visites d’opticien à domicile, et offre ainsi une solution à ceux qui manquent de temps ou de moyens pour se déplacer, comme les personnes âgées. En mars 2020, son magasin de Besançon ferme en raison du confinement. « Avec le bouche-à-oreille, les visites à domicile se sont réellement accélérées à cette époque, et encore plus depuis janvier. Financièrement, ça a vraiment limité la casse. ».

Sylvie propose également des consultations sur rendez-vous à Noidans-le-Ferroux (675 habitants), où le maire lui a mis un local à disposition, ainsi que des dépistages de vue gratuits dans d’autres villages aux alentours. « Dans ces communes isolées, c’est une aubaine de pouvoir proposer ce service aux habitants : les maires sont très preneurs ». Pour Sylvie, c’est aussi une autre manière d’appréhender son métier, en créant un lien de proximité avec ses clients. Et ce, tout en privilégiant pour la fabrication des lunettes des matériaux écologiques et made in France.  C’est un succès : au mois de décembre 2020, Syl’Optic a doublé son chiffre d’affaire par rapport au même mois, l’année précédente.

 

 Adapter son activité au marché 

Louis Le Jeune, 33 ans, créateur de Plouf, accompagné par Paris Initiative Entreprise

Lorsqu’il créé son entreprise en 2019, Louis Le Jeune ne s’attend pas à passer une année aussi chaotique : grève des transports, manifestations des gilets jaunes, confinement… Pour ce restaurant installé dans un marché couvert, à Paris, les difficultés s’accumulent rapidement. Après un début pourtant prometteur, arrive le premier confinement : coup dur pour Plouf, Louis n’a plus accès à son local et se retrouve avec des stocks de produits cuisinés qu’il ne peut écouler.

« J’ai eu la chance de bénéficier du fonds de solidarité, de pouvoir reporter mes charges… Mais en juin, lorsque mon restaurant ré-ouvre, je ne fais que 20 couverts. Je vois mes économies fondre, il fallait rapidement trouver d’autres solutions ». Le restaurateur prépare alors des plats sous vide et cuits à basse température pour livrer des hôtels, 3 ou 4 étoiles, qui ne disposent pas de cuisine. « Avec le couvre-feu, les clients ne peuvent pas s’acheter leur repas en extérieur, donc il y a un vrai besoin ». Les ventes repartent à la hausse pour Plouf, qui développe aussi des livraisons à domicile et pour les professionnels. « Entreprendre, c’est un challenge de tous les jours ! »

 

 Saisir toutes les opportunités pour sauver son activité 

Vanessa Delesderrier, 45 ans, créatrice de France Scellés, accompagnée par Initiative Nord Seine-et-Marne

Depuis le lancement de France Scellés en 2016, Vanessa Delesderrier distribue des scellés de sécurité (systèmes de fermeture à usage unique pour protéger des objets, des documents…). Le premier confinement, en 2020, marque un arrêt brutal de son activité : les commandes s’effondrent et son stock de scellés reste invendu.

Vanessa ne baisse pas les bras : « Un de mes fournisseurs me propose des masques anti-Covid, et un de mes plus gros clients en a un besoin urgent. Pendant deux mois et demi, je me convertis alors dans la vente de masques mais aussi de gels hydro-alcooliques produits en Seine-et-Marne. »

Mais, dès la fin du confinement, plus une seule demande de masque. Vanessa reprend la vente de scellés et à l’approche du deuxième confinement, créé une nouvelle marque, Atout Secure, et élargit son offre à des cadeaux et objets promotionnels pour les entreprises. Si la suite reste à écrire, l’entrepreneuse garde la tête haute et a montré sa capacité à saisir les opportunités, passant en un an d’une à quatre activités.